Cycle menstruel et perfomance
- Javier Jacqmin

- 28 juin
- 3 min de lecture
💡 Le cycle menstruel influence-t-il la manière de s’entraîner ? Faut-il adapter son entraînement en fonction de son cycle ?
C’est une question de plus en plus présente sur les réseaux sociaux… mais qu’en dit la science ? 🔍
🔬 Ce que dit la recherche
Une revue de la littérature scientifique a récemment exploré l’impact du cycle menstruel sur la force, l’hypertrophie musculaire et la performance physique. Et les résultats sont loin d’être aussi clairs que ce que l’on peut lire en ligne.
👉 La réalité, c’est que les études sont très inconstantes dans leurs méthodologies, et que les femmes sont encore trop souvent exclues de la recherche scientifique, notamment parce que leurs fluctuations hormonales rendent les analyses plus complexes.
🧬 Un cycle… pas si prévisible
Chez les hommes, les taux d’hormones sexuelles sont relativement stables d’un jour à l’autre. Ce n’est pas le cas chez les femmes, chez qui les taux d’œstradiol et de progestérone varient naturellement tout au long du cycle.

Mais attention : parler d’un cycle menstruel “type” de 28 jours avec ovulation au jour 14 est une généralisation erronée. Comme le disait déjà le gynécologue Ludwig Fränkel en 1926 :
“La seule régularité du cycle menstruel, c’est son irrégularité.”
✔️ Une femme peut avoir un cycle régulier mais anovulatoire, ou encore présenter un déficit en phase lutéale sans le savoir.
👉 C’est pourquoi l’ovulation doit être confirmée par une analyse d’urine ou de sang, et non simplement supposée.

📉 Des effets faibles… et contradictoires
Les données disponibles sont claires sur un point :
➡️ La phase du cycle a un effet limité, voire négligeable, sur la performance musculaire.
Certaines études montrent de très légères variations, mais elles sont souvent basées sur des méthodes peu rigoureuses ou sur des hypothèses discutables (comme celle du cycle fixe de 28 jours).
Même les douleurs musculaires (DOMS), parfois évoquées comme étant influencées par le cycle, ne semblent pas être significativement modifiées selon les phases hormonales.
🤔 Alors, doit-on adapter l’entraînement selon le cycle ?
Pas nécessairement. Les données sont trop faibles et trop contradictoires pour construire un programme d’entraînement basé uniquement sur les phases du cycle menstruel.
✅ En revanche, il est toujours pertinent d’individualiser l’entraînement.
Les entraîneurs et les sportives peuvent prendre en compte les symptômes liés au cycle (douleurs, fatigue, inconfort…), comme on tiendrait compte d’autres facteurs tout aussi importants :
Nutrition 🍽️
Qualité du sommeil 😴
Niveau de stress 😰
Blessures 💥
Motivation et plaisir à s’entraîner 💪🎯
🧭 En conclusion
📚 Les revues et méta-analyses actuelles ne soutiennent pas l’idée de programmer systématiquement l’entraînement en fonction du cycle menstruel.
🔁 Il est encore trop tôt pour faire de cette approche une norme fondée sur des preuves solides.
Mais si certaines femmes ressentent des variations claires, il est évidemment légitime d’adapter leur entraînement… à elles, et non à une règle générale.
Sources :
Colenso-Semple, L. M., D’Souza, A. C., Elliott-Sale, K. J., & Phillips, S. M. (2023). Current evidence shows no influence of women’s menstrual cycle phase on acute strength performance or adaptations to resistance exercise training. Frontiers In Sports And Active Living, 5. https://doi.org/10.3389/fspor.2023.1054542
Ekenros, L., Von Rosen, P., Solli, G. S., Sandbakk, Ø., Holmberg, H., Hirschberg, A. L., & Fridén, C. (2022). Perceived impact of the menstrual cycle and hormonal contraceptives on physical exercise and performance in 1,086 athletes from 57 sports. Frontiers In Physiology, 13. https://doi.org/10.3389/fphys.2022.954760
De Jonge, X. J., Thompson, B., & Han, A. (2019). Methodological Recommendations for Menstrual Cycle Research in Sports and Exercise. Medicine & Science In Sports & Exercise, 51(12), 2610‑2617. https://doi.org/10.1249/mss.0000000000002073
Shea, A. A., & Vitzthum, V. J. (2020). The extent and causes of natural variation in menstrual cycles : Integrating empirically-based models of ovarian cycling into research on women’s health. Drug Discovery Today Disease Models, 32, 41‑49. https://doi.org/10.1016/j.ddmod.2020.11.002

