Hernie discale : un faux mouvement… vraiment ?
- Javier Jacqmin

- 28 juin
- 3 min de lecture
On s’imagine souvent qu’une hernie discale survient d’un seul coup, à cause d’un geste malheureux
Que dit la science ? Peut-on vraiment “se faire une hernie” en un seul geste ? 🧠
✅ La majorité des hernies discales apparaissent sans événement déclencheur clair.
Des études montrent que plus de 60 % des cas ne sont associés à aucune cause identifiable. Et quand un événement est mentionné, il s’agit souvent…
➡️ d’un mouvement banal du quotidien ! 🪑🤷♀️

⚠️ Cela ne veut pas dire que ces gestes n’ont aucun lien, mais on ne peut pas prouver qu’ils sont la cause directe de la hernie. Et pourtant, le simple fait d’y croire peut suffire à modifier :
la perception du danger 😨,
l’évitement de certains mouvements 🚫,
et l’engagement dans la rééducation 🔄.
📉 Du côté clinique
On n’observe pas de symptômes plus graves chez les patients avec un “déclencheur” identifié.
En fait, après ajustement, ceux dont la hernie survient sans cause apparente ont des scores d’invalidité (ODI) légèrement plus élevés :
➡️ environ +4 à 5 points sur l’ODI, mais sous le seuil clinique important de 10 points.
Autrement dit : ce n’est pas très significatif, même si c’est statistiquement mesurable 📊.
🧬 Et côté origines ?
Des études menées sur des jumeaux monozygotes montrent que les facteurs héréditaires pèsent lourd.
Quand on les prend en compte, l’activité physique et le travail n’expliquent qu’une petite part des différences dans la dégénérescence discale.
➡️ L’impact de la génétique est donc bien réel 🧪
En résumé 🎯
✔️ Les hernies discales apparaissent le plus souvent sans événement clair.
✔️ Lorsqu’un déclencheur est évoqué, c’est souvent un mouvement simple.
✔️ La croyance dans un faux mouvement peut influencer la douleur… plus que le mouvement lui-même.
✔️ Pas de lien net entre déclencheur identifié et gravité de la hernie.
✔️ Et surtout : la génétique compte beaucoup plus qu’on ne l’imagine 🧬
💡 L’essentiel, c’est d’éviter la peur du mouvement et de garder une approche individualisée, fonctionnelle, et tournée vers la reprise d’activité en confiance 🚶♂️🏋️♀️
Sources :
Suri, P., Hunter, D. J., Jouve, C., Hartigan, C., Limke, J., Pena, E., Swaim, B., Li, L., & Rainville, J. (2010). Inciting events associated with lumbar disc herniation. The Spine Journal, 10(5), 388‑395. https://doi.org/10.1016/j.spinee.2010.02.003
Videman, T., Levälahti, E., & Battié, M. C. (2007). The Effects of Anthropometrics, Lifting Strength, and Physical Activities in Disc Degeneration. Spine, 32(13), 1406‑1413. https://doi.org/10.1097/brs.0b013e31806011fa
Videman, T., Batti, M. C., Gibbons, L. E., Manninen, H., Gill, K., Fisher, L. D., & Koskenvuo, M. (1997). Lifetime exercise and disk degeneration : an MRI study of monozygotic twins. Medicine & Science In Sports & Exercise, 29(10), 1350‑1356. https://doi.org/10.1097/00005768-199710000-00012
Videman, T., Gibbons, L. E., Kaprio, J., & Battié, M. C. (2009). Challenging the cumulative injury model : positive effects of greater body mass on disc degeneration. The Spine Journal, 10(1), 26‑31. https://doi.org/10.1016/j.spinee.2009.10.005
Rainville, J., Pransky, G., Indahl, A., & Mayer, E. K. (2005). The Physician as Disability Advisor for Patients with Musculoskeletal Complaints. Spine, 30(22), 2579‑2584. https://doi.org/10.1097/01.brs.0000186589.69382.1d
Ostelo, R. W. J. G., Deyo, R. A., Stratford, P., Waddell, G., Croft, P., Von Korff, M., Bouter, L. M., & De Vet, H. C. (2008). Interpreting Change Scores for Pain and Functional Status in Low Back Pain. Spine, 33(1), 90‑94. https://doi.org/10.1097/brs.0b013e31815e3a10



